Dans la plupart des organisations, un constat s'impose : l'audit interne, le contrôle interne, la gestion des risques et les opérationnels travaillent souvent sur des versions différentes de la même réalité.
Chacun extrait ses propres données, construit ses propres tableaux de bord, définit ses propres indicateurs. Les reportings se multiplient, les demandes d'information s'accumulent, mais la vision d'ensemble reste fragmentée.
Le résultat ? Des efforts dupliqués, des analyses qui parfois se contredisent, des priorités qui divergent, et une difficulté croissante à répondre efficacement aux exigences réglementaires et aux attentes du conseil d'administration.
La question n'est plus de savoir si chaque ligne de défense effectue son travail correctement. Elle est de savoir comment permettre à toutes ces expertises de travailler ensemble, sur une base commune, pour créer plus de valeur.
Le modèle des Trois Lignes de Défense, promu par l'Institute of Internal Auditors (IIA), établit une répartition claire des responsabilités :
L'IIA a fait évoluer ce modèle en 2020 puis en 2024 sous le nom de « Three Lines Model » (3LM) ou « Trois lignes de Maîtrise » pour mettre davantage l'accent sur la collaboration entre les lignes plutôt que des silos étanches, le partage d'information, l'usage intelligent de la technologie pour créer une base de travail commune, et la création de valeur plutôt que la simple conformité.
Cette évolution reconnaît une réalité : les lignes de défense sont plus efficaces ensemble que séparées.
Avec cette vision initiale des trois lignes de défense, chaque fonction “réinvente la roue” :
Cette duplication crée ce que Deloitte appelle la « fatigue d'audit » : les opérations passent moins de temps sur leurs activités métier et plus de temps à répondre aux sollicitations multiples et non coordonnées des deuxième et troisième lignes.
Le coût caché ? Des centaines d'heures passées à extraire, retraiter et réconcilier les mêmes données, avec des définitions qui varient d'une équipe à l'autre.
La conséquence stratégique ? Sans visibilité consolidée, il est plus difficile de savoir quelle filiale présente réellement le plus de risques, quels processus sont les plus défaillants, ou si les recommandations d'audit sont effectivement mises en œuvre sans avoir à solliciter de nouveau les organisations.
Une plateforme comme Eye2Scan agit comme un référentiel commun alimenté en continu par les données ERP, accessible par toutes les lignes de défense avec des niveaux de droits adaptés à chaque rôle et responsabilité.
Le principe est simple :
Les opérationnels ne découvrent plus les anomalies lors d'un audit ou d'une revue de contrôle interne. Ils disposent de tableaux de bord sur leurs propres activités / flux :
La valeur ? Faire de l’« assurance by design » : ils peuvent corriger les anomalies immédiatement, améliorer leurs processus de manière proactive, et répondre aux questions du contrôle interne ou de l'audit avec des données factuelles.
Le contrôle interne, la gestion des risques et la conformité ne travaillent plus sur des extractions ponctuelles mais sur une vision consolidée en temps” quasi réel” :
La valeur ? Ils peuvent prioriser leurs interventions sur des bases objectives, challenger les opérations avec des données précises, et démontrer l'efficacité de leur supervision par des KPIs. Ils se concentrent donc sur la surveillance plutôt que la collecte de données.
L'audit interne ne commence plus ses missions par des jours d'extraction et de préparation de données. Il accède directement à une base de travail complète et actualisée permettant de faire de l’audit continu :
La valeur ? L'audit se concentre sur l'analyse et les recommandations à forte valeur ajoutée plutôt que sur la collecte de données. La couverture est élargie sans augmentation des effectifs. L'audit interne passe d'une posture rétrospective à un rôle proactif, capable de fournir une assurance sur les « risques réellement les plus importants » tout en conseillant le management sur l'anticipation des risques émergents ou les leviers de performance.
Les trois lignes parlent le même langage celui des données, avec les mêmes définitions, les mêmes périmètres, les mêmes indicateurs. Les débats se concentrent sur les actions à mener, pas sur la validité des données comme ARaymond en témoigne sur cette vidéo.
Chaque contrôle, chaque analyse, chaque indicateur profite à toutes les lignes. Plus besoin de redemander les mêmes informations plusieurs fois. L'investissement est mutualisé, la valeur est multipliée.
Les décisions sur où concentrer les efforts reposent sur des KRI actualisés et comparatifs, pas sur l'intuition ou la tradition. Les entités, processus ou risques les plus critiques sont identifiés automatiquement.
Toutes les anomalies détectées, toutes les recommandations émises, toutes les actions correctives sont enregistrées. Cette traçabilité est précieuse pour la conformité réglementaire et les audits externes.
Les anomalies sont détectées en semaines, pas en mois ni année. Les corrections peuvent être apportées avant qu'un problème mineur ne devienne une défaillance majeure.
Chaque ligne conserve son rôle et son indépendance. Le référentiel commun ne mélange pas les responsabilités, il facilite la coordination.
Ce référentiel commun ne se limite pas à réduire les risques : il met en lumière des inefficiences opérationnelles (doublons fournisseurs, stocks obsolètes, processus contournés), améliore la performance financière, et renforce la confiance des parties prenantes (direction, conseil d'administration, auditeurs externes, investisseurs). La gouvernance devient un levier de performance, pas seulement un dispositif de conformité.
Le modèle des Trois Lignes de Défense reste plus que jamais pertinent, à condition qu'il repose sur un fondement essentiel : la collaboration. Celle-ci ne peut qu’être facilité par un référentiel commun de données.
Le vrai bénéfice d'un référentiel commun ne réside pas seulement dans l'efficacité opérationnelle qu'il génère. Il transforme fondamentalement la nature même du travail de chaque ligne de défense.
Lorsque les contrôles de conformité et de détection des risques sont automatisés et partagés, les heures autrefois consacrées à la collecte de données peuvent être réinvesties dans des missions à plus forte valeur : audits de performance, accompagnement des transformations, analyse des causes profondes, et conseil stratégique au management.
Chaque ligne conserve son rôle distinct — gérer, superviser, assurer — mais toutes travaillent désormais en synergie sur une même base factuelle.
Bonus économique : Un outil commun permet de mutualiser les coûts entre plusieurs fonctions (audit, contrôle interne, conformité, risques, finance), rendant l'investissement plus accessible et le ROI plus rapide.